Cameroun : Top 10 des habitudes d’un futur mbenguiste

Quand le rêve d’aller poursuivre ses études, ou tout simplement aller front au pays des blancs devient une réalité, cela donne lieu à des moments très particuliers. Pour le futur voyageur c’est une joie indescriptible,  pour la famille c’est une chance d’avoir un représentant chez les white (On pense déjà aux transferts d’argent qu’il va souvent faire)  Et peu importe ce qu’il fera comme activité, le tout c’est de satisfaire la famille. Et comme ce genre de nouvelle est souvent délicat, la famille par mesure de sécurité préfère garder l’information jusqu’au départ.  Alors pour éviter de se retrouver au mauvais endroit et au mauvais moment, le futur mbenguiste prend l’option de la mise au vert. C’est encore quoi ce modèle ? Auletch va vous le faire découvrir en dix points. 

1- Il devient calme: Il n’en revient toujours pas de ce qui lui arrive. Il pense déjà à sa nouvelle vie. Il l’imagine Mbeng comme il voit souvent à la télé. Il fait des projections sachant que aux yeux des autres c’est maintenant la personne ressource de la famille.

2- Il sort très peu: Comme on dit chez nous, on ne connait pas le caillou qui va tuer l’oiseau. Le gars s’imagine le pire s’il va acheter son pain ou en faisant une course. Pas question de se faire cogner par un bensikineur. Du coup, le gars préfère stay à la piaule. Son petit frère devient le Tchinda, c’est normal non ? C’est un futur mbenguiste !

3- Fini la santé au quartier: Au kwat c’est le King, même si le gars est encore à la piaule, sa place est assurée. Mais depuis que le gars know qu’il va voyager, il ne veut pas prendre le risque d’aller jouer et se faire mal. Mieux il devient observateur. Vous-même dites-nous, qui peut go jouer au foot quand il sait qu’il fait va voyager dans quelques jours ?

4- Il ne mange plus dehors: Chez Mami makala ou chez Ali, le gars avait ses habitudes. Mais du jour au lendemain le gars rompt son abonnement. Ce n’est pas de sa faute, c’est  le dehors qui est mauvais. Quand l’envie de manger les beignets haricots ou un bon sauté de spaghetti est trop forte, il se laisse un peu aller, mais cela ne dure pas longtemps.

5- Chaque dimanche, il est à l’église: C’est normal de remercier papa God, ce n’est pas tout le monde qui a la chance de go en Mbeng. Mais vous conviendrez tout de même que cette passion subite pour le Christ vise à demander une protection divine jusqu’au jour-j. Pas sûr que après ça le gars va continuer d’aller prier à l’église. Est-ce que c’est faux alors ?

6- Il évite certains membres de la famille: On peut comprendre cette attitude, parce que ici chez nous, dans certaines familles, le fait d’entendre que le fils de tel go en Mbeng suscite la jalousie. Par peur de voir l’enfant victime d’un mauvais sort, la famille déconseille au gars tout contact avec certains membres de la famille qu’elle juge peu fréquentables.

7- Il est stressé tout le temps : Croyez-le ou non mais un gars qui doit voyager surtout sa première fois est stressé grave. Tout d’abord, c’est sa première fois dans un avion, quand il pense au crash, il devient encore plus mal. Ensuite, la nouvelle vie qui l’attend là-bas, fini les beignets aux haricots de mamy makala, ou encore les petits-goals du week-end. Oui il est content mais ce n’est pas facile d’oublier tous ces moments.

8- Il est souvent très bavard: Tout dépend du gars, parfois le fait de bavarder permet d’éloigner tout soupçon de voyage. Entre amis c’est lui le maître de conférence, impossible de contredire ce qu’il dit dans tous les cas il a de la ressource pour ça. Mais parfois ses échanges sont une manière à lui de savourer les derniers moments en compagnie de ses amis avant de partir.

9- Il est très occupé: Plus occupé que lui tu meurs ! On peut comprendre la gêne de certaines personnes. Mais, sachez que préparer un voyage demande un gros effort organisationnel. Faire des réserves de nourriture du pays, acheter les nouvelles tchombé au marché central,  changer sa façon de parler, bref, c’est compliqué.

10- Il fait des promesses: Ici, le gars on est déjà à l’aéroport. Certains potes à qui on a finalement dit le jour du voyage sont là pour les derniers instants du gars au pays. « Gars papy faut pas nous Forget hein » Et lui de répondre : « Père je ne peux même pas, je vais te send le maillot du psg avec le nom de Neymar dessus ». Bon quand le tour de la petite arrive, pour ceux bien sûr qui n’ont pas barré leur petite quand le visa est sorti, Ce sont les pleurs que tu veux voir ?  Mais le gars calme ça avec les bisoux, les petits mots d’amour et les promesses venues de la lune. C’est la poésie que tu veux entendre ? Sauf que ça marche  parce que le gars chuchote quelques petits mots et la petite réagit avec sourire malgré la tristesse qui inonde son cœur. Va-t-il honorer ses promesses, man no know !

Vous voyez que les futurs mbenguistes ont le travail non ? Complétez seulement en commentaires…