Au Cameroun, ces informations font l’actualité chaque année à la télévision

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Au Cameroun, l’actualité est quasi la même. Il suffit d’être un bon habitué pour pouvoir prédire les news de demain. En fonction des saisons, les mêmes infos reviennent, notamment à la télévision. Tu doutes ? Voici la compilation…

Capture d’Écran Youtube / Randy Guine

1. Au mois de Juin : Peu importe la chaîne d’informations, quand tu zappes on parle des examens. Le début des épreuves du Baccalauréat par ci, bientôt le Bepc par-là, puis le probatoire. Au minimum une fois tous les deux ans, on peut montrer un surdoué (oui il y en a aussi au Cameroun). Mais à côté de ça, il y a toujours des interviews pour take la température avant les examens. Bizarrement tu as les mêmes élèves qui disent la même chose : « Nous avons bien appris nos leçons et sommes prêts pour affronter les épreuves ». Comme par hasard, aucun journaliste ne garde leur contact pour savoir ce qu’ils sont devenus. Tsuips !

2. Au mois de Juillet : Bienvenue dans les grandes vacances au Cameroun. L’actualité est souvent pleine Mollah. On parle des mounas de moins de 15 ans qui vendent dans les rues au péril de leur vie. Et quand on interviewe l’un des mounas, il djoss toujours la même chose : « cet argent va me permettre de payer ma pension l’année prochaine ». Jamais pour jouer au Babyfoot n’est-ce pas ? L’info bollè toujours avec un vibrant appel aux parents à faire preuve de responsabilité. Mais est-ce que ça change alors ? De l’autre côté, on parle des dangers qui guettent tout le monde pendant cette période de ndjoka. Ah oui oui !

3. Au mois d’Août : Les infos ne sont jamais bonnes en ce mois. Pourquoi ? Parce que c’est d’abord la saison pluvieuse. Du coup on parle des nids de poules dans les rues de chaque ville, comme si les journalistes-là ne voyaient pas ça avant. Et c’est la seule occasion où tu apprends toujours que, l’aménagement de ces routes est prévue de from, mais on wait le budget. Ah bon hein ? De mal en pire, on passe aux bébés retrouvés dans des poubelles. Mais ce genre d’infos, est déjà de moins en moins présent à la TV pour une raison. Ce n’est pas que ces jeunes femmes qui font honte au Cameroun voire à l’humanité ont arrêté leurs mauvaises habitudes. Non ! Elles ont juste découvert les WC. Honte à vous !

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4. Au mois de Septembre : C’est déjà la rentrée au Cameroun. Les journalistes se concentrent sur les difficultés que rencontrent les parents d’élèves à trouver les dos pour payer les livres et les cahiers. Or, tu entends toujours que les livres au programme sont de plus en plus rares dans les librairies, ou le prix des cahiers a augmenté. Comme si ça ne suffisait pas, les agences de voyage sont saturées etc. Si tu es nouveau au Mboa onong, c’est le genre d’infos qui peut te faire croire que la rentrée n’aura jamais lieu. Encore qu’on annonçait la veille du mois de Septembre, la fermeture de certains établissements dits clandestins mais qui ont envoyé les dossiers des candidats lors de la dernière session d’examen national. Mais ne stresse pas Mollah, au Cameroun man no run. La rentrée, c’est la rentrée. Elle va sauf qu’avoir lieu.

5. Au mois d’Octobre : En début du mois d’Octobre, l’actu qui ne manque pas nor, c’est celle de la fête des enseignants. Mais ça passe très souvent vite pour laisser place à la tension. Aux infos, la plupart du temps de ce mois, on assiste à des séries de grèves ou mouvements d’humeur. « Les pancartes en main, ces employés sur la chaussée crient leur ras-le-bol ». Mais comme toujours, les employeurs ne seront jamais présents pour répondre à leur détresse. Or s’il arrive que les pluies perdurent, soit sûr Mollah que cette fois ci, on ne parlera pas des nids de poule. Nooo !! Les journalistes changent d’angle d’attaque pour tomber dans les inondations par ci et par là. Douala et Yaoundé deviennent alors tristement célèbres.

6. Au mois de Novembre : Au sommaire Mesdames et Messieurs, la célébration de l’anniversaire du parti du feu, du feu. Du coup tu te rends compte que les autres célèbrent rarement pour eux… Mais quand tu yâ les infos, c’est tout comme aussi, un mois de préparatifs. Mais l’actu phare, c’est l’annonce des jouets dans les rayons de supermarchés. Avec un supplément de réactions des parents. Même si ceci contribue plus à afficher leur pauvreté qu’autre chose.

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7. Au mois de décembre : Les villes sont décorées pour la Ste Sylvestre. C’est aussi la saison où à la TV tu peux voir Ma’a Chantou 3 fois minimum. Premièrement quand elle et le père noël (noir et mince) vont remettre les bulletins aux mounas de la… Coc… ou c’est coccinelle oo ? Oh (ce sont les bôbôs qui savent). Deuxièmement quand elle rend visite aux hôpitaux pour témoigner de son amour. Enfin, quand les comics Oups, pardon … quand le COMICA décide de l’inviter à leur stand up (soirée d’humour).

8. Au mois de Février : Février ? Ash ! C’est le mois des ndjoka au Mboa, du coup les infos se répartissent comme suite. On djoss d’abord de la fête de la jeunesse. Comment le défilé se prépare, ce que les politiques wait du tôpô du président. Et là, on quitte facilement du discours de pa’a Paul au comportement de ces jeunes qui font honte au Cameroun. Puis on chiba sur la fête de la St valentin où on show toujours les gars qui doutent s’il faille vraiment offrir quelque chose à leur go. Onong, c’est là que tu comprends que le Cameroun est un pays à part !

9. Au mois de Mars : Dans le fil d’actualité au Cameroun, on repart de plus bel avec les femmes. Mince, le 8 Mars c’est l’actualité même-même du mois. Ça begin par les infos sur les nouvelles couleurs du pagne. Puis les journalistes font un regard croisé pour ask comment les femmes envisagent célébrer cette journée, selon qu’elles soient cadres ou femmes au foyer. Puis on montre comment au Cameroun, les femmes gagnent de plus en plus en influence. Sauf que quelques jours après le 8 Mars, les mêmes journalistes montrent comment elles ont nang dans les bars. Et c’est bollè. … Du coup on ne sait plus. L’émancipation avance ou pas ? Qu’est-ce qu’on doit retenir de ces genres d’infos oo ?

10. Au mois de Mai : Les journalistes sont souvent débordés entre la fête du travail et leur propre fête. En ce qui leur concerne, en effet, aux infos, ils reviennent systématiquement sur leurs conditions de travail. Que « On compte tel nombre de journalistes en prison. Tel média ne paye pas bien ses employés et surtout que la corporation se bat pour dératiser la profession ». Malgré tout ça, au Cameroun, on ne peut pas dire qu’on manque d’informations. C’est dire le degré de patriotisme qu’on a dans ce pays. D’ailleurs ce n’est pas pour rien qu’on défile tous les 20 Mai. A cet évènement national où on s’attend à un sérieux, les journalistes camerounais se concentrent sur les scènes les plus drôles de ce jour. Conséquence aux JT, le bêtisier du défilé. Et c’est comme ça, chaque année.

Voilà Mollah ce qu’il en est des news du Cameroun. Tout est une affaire de saisons. Dis-nous quel mois on est et on te donnera les titres du journal. Pour le reste, ce sont les faits divers et les entreprises qui réussissent en faisant des partenariats. Cela dit, cette année 2018 et l’an prochain (2019) seront mouvementés hein, entre les élections et la Coupe d’Afrique des Nations.