Que ton âme repose en paix, Vincent Nguini

Que ton âme repose en paix, Vincent Nguini

Publié le 14 décembre 2017, par Charly ngon

Le célèbre guitariste camerounais nous a quittés.

crtv.cm

On entendra plus sa note de guitare, l’artiste s’est retiré de la scène. Vincent Nguini est mort le 8 décembre 2017, de suite de maladie. Un mal qu’il traînait en lui depuis des années et qui a finalement eu raison de lui, il y a quelques jours aux Etats Unis, où il avait décidé de s’installer pour donner à sa carrière un nouvel élan.

L’émotion est encore vive depuis l’annonce de sa disparition. Aux Etats Unis son pays d’adoption, au Cameroun son pays d’origine et plus particulièrement à Obala la terre qui l’a vu naître, on pleure un virtuose qui a enrichi l’univers musical camerounais de ses œuvres et inspiré plus d’un. A chaque fois qu’il avait  un peu de temps libre, il revenait au pays se reposer. Mais ce n’était pas toujours évident, puisqu’il était très sollicité par des artistes qui recherchant des conseils ou d’un coup de pousse dans l’arrangement de leurs chansons comme Lady Ponce avec le titre « Obale me » extrait de son album « Bain de sons » sorti en 2015.

On lui doit par ailleurs certaines mélodies reprises pour les programmes Tv et radio de la chaîne nationale CRTV. Sa dernière prestation scénique au Cameroun remonte en 2015, exceptionnellement il est monté sur les planchers du « Club Bantou », pour un petit show après plus rien. Mais il avait annoncé, la sortie d’un album pour lequel il devait se concentrer pour faire la promotion, mais entre ses longues tournées avec Paul Simon pour qui il est le chef d’orchestre depuis trente-deux ans et sa santé défaillante, ce projet ne verra pas le jour.

Orphelin de père dès l’âge de 14 ans, Vincent Nguini voit le jour dans la ville d’Obala. Auteur, compositeur, arrangeur, bassiste et chanteur, c’est en 1969 qu’il débute véritablement sa carrière. Il se fait connaître du public en reprenant des classiques de Jazz ou encore de pop des artistes comme les Beatles, Jimmy Hendrix et bien d’autres encore, dans les clubs et les hôtels à travers le Cameroun. En 1973 il lance une tournée africaine qui va le conduire à la rencontre de nouveaux rythmes musicaux en Côte d’Ivoire(le ziglibithy), au Ghana(le high-life) et au Nigeria (l’afro-beat), où il va découvrir plusieurs sonorités qui vont enrichir sa culture musicale.

Plus tard, il devient le maître à jouer de l’orchestre de Manu Dibango avec qui il va faire des arrangements sur les 45 tours de Dikoto Mandengue et bien d’autres artistes populaires de cette époque. Après une longue collaboration avec le créateur du Soul Makossa, il s’envole pour les Etats Unis en 1987 où il va faire la rencontre de Paul Simon. Plusieurs artistes vont le solliciter, Georges Benson, Marc Anthony, Lionel Richie, Paul Mc McCartney et bien d’autres encore. Des années après, il va mettre sur pied sa propre maison de production Vincent Nguini Records. De là, sortiront cinq albums Symphony Bantu -1994, Mezik Me Mvamba -1997, Sunshine Day- 1999, traveler- 2002 et Douma en- 2005. On est juste dans le regret de constater que cette fin d’année, est une période noire pour la musique camerounaise. Après Mbarga Soukous décédé le 29 novembre dernier dans la ville de Yaoundé, Vincent Nguini meurt à son tour. C’est fou comme il va nous manquer, mais gardons en esprit ses mots d’Henry Salvador : « Un artiste est celui qui arrive ou à faire rire ou à faire pleurer. Là, au moins, il atteint quelque chose, il a ému les gens ». Vincent Nguini l’a fait avec sa guitare.

Auteur : Charly ngon

Molah ne te fie pas à mon name, je ne suis pas un mbenguiste, je suis du bled comme toi. Les hauts et les bas sont notre quotidien, donc ne fia pas c'est entre nous quoi ... comme au letch