A la rencontre d'Amir Yassine, le dessinateur camerounais aux coups de crayons léchés

A la rencontre d’Amir Yassine, le dessinateur camerounais aux coups de crayons léchés

Publié le 5 mai 2017, par Mota__Savio

Il fait partie de ces jeunes qui ont pour passion, l’art. Amir Yassine est un dessinateur camerounais dont les coups de crayons sont des plus réels. Au Letch, on a rencontré l’auteur de la couverture de l’album « Soldier Like Ma Papa » de Stanley Enow. Le gars nous parle de lui, sa passion pour la culture hip hop et sa rencontre avec Samuel Eto’o… Entretien ! 

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Hello Amir. Comment tu vas ?

Hey ! Ça va Dieu merci.

Peux-tu te présenter aux letchois ?

Alors je m’appelle Maadjou Yassine , j’ai 22 ans et je suis étudiant en Droit. En parallèle je dessine , je fais dans les portraits à catégorie réaliste. Je vis actuellement au Maroc mais j’ai passé 16 années au Cameroun pays de mon père !

Donc tu es camerounais et marocain hein…

Oui frérot , ma mère est Marocaine. Mes parents se sont rencontrés à l’université de Rabat, et depuis c’est l’idylle entre eux [ rires ]. Je suis né à Ngaoundéré et je suis d’ethnie Peule, communément appelé « Foulbé ». J’aime vraiment le Cameroun , ce pays a enrichi mon enfance , j’en suis très fier.

D’où te vient cette passion pour le dessin ?

C’est difficile de donner une réponse exacte ! Mais lorsque j’étais un peu plus petit , mon enfance a été marquée par des voyages entres plusieurs pays. Pour tuer l’ennui, mes parents me demandaient de dessiner des paysages, c’est là mon plus vieux souvenir de dessin. Ensuite avec mes 2 frères nous avons découvert les Mangas, des dessins japonais. Ça m’a rapidement fasciné et dès ce moment j’ai commencé à dessiner tout le temps, même en classe [rires] ! Donc, mes parents y ont beaucoup participé inconsciemment, mais ce sont mes frères et mes amis qui ont cultivé cet amour que j’ai pour l’art.

On constate sur Instagram que tu fais plein de portraits de célébrités. Pourquoi ce choix ?

Eh bien au début c’était pour la promotion de mon art. Parce que dessiner des visages inconnus n’attirent pas l’attention, je voulais un maximum de vues donc j’essayais de dessiner des personnes assez connues (notamment Booba et Jaymax) qui pourraient me reposter et par ricochet m’apporter des followers, me donner assez d’autonomie, une technique digne du marketing [Rires]. Avec le temps, j’ai commencé à dessiner ce que j’aime, notamment le petit africain aux yeux bleus, ou l’Afghane aux yeux verts. Malheureusement les dessins sont pas autant aimés que ceux des célébrités.

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On voit aussi que les rappeurs occupent une place de choix pour toi…

Oui, la culture Hip-hop m’a toujours fasciné, au fait c’est même un pilier dans ma vie. Entre les punchlines percutantes de Booba ou le flow dansant de the Game , il fallait bien que je rende hommage à leur incroyable talent ! J’ai trouvé le moyen de le faire en les dessinant , et certains parmi eux ont réagi face à ça.

Par ailleurs, tu as réalisé la cover de l’album Soldier Like Ma Papa de Stanley Enow. Comment ça s’est passé ? Tu l’as rencontré ?

Ça a été un des plus grands honneurs de ma carrière alors qu’elle débute à peine [ rires] ! Stanley Enow m’a directement contacté après qu’un de mes amis l’ai mentionné sur mes dessins . Malheureusement on ne s’est jamais rencontré en face. Tout le business s’est passé par correspondance. Ce gars est un homme bon, je le remercie beaucoup car il m’a fait confiance alors que j’étais encore un novice, il fait partie des citoyens qui mèneront le Cameroun en avant. Nous sommes toujours en contact d’ailleurs !

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En passant, quels sont tes titres préférés dans son album ?

Tout l’album est un régal ! Mais deux musiques m’ont particulièrement intéressé :  » Hein père  » et  » Work Hard  » Je pense qu’elles en disent long sur sa carrière !

Il y a une vidéo de toi sur YouTube entrain de poser avec le Samuel Eto’o Fils. Mollah, dis-nous…

Au fait, j’étais à la soirée où MTN célébrait le fameux slogan  » Eto’o peut « . Je ne pouvais pas manquer cette occasion. J’ai donc pris avec moi un portrait que j’avais fais de lui quelques mois plutôt , avec l’aide de quelques amis j’ai réussi à le rencontrer et je lui ai remis le dessin. Faut dire que j’ai été très chanceux et jusqu’aujourd’hui je suis vraiment heureux d’avoir rencontré le légendaire 9 !

Comment il a trouvé son portrait ?

Il était vraiment très content , et aussi choqué , je me souviens encore de sa phrase  » c’est une photo ou un dessin ? Incroyable !  » Il l’a d’ailleurs pris en main propre et en était fier . J’aimerais bien savoir s’il l’a encadré dans son salon [Rires]

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Qu’est-ce que ça représente pour toi ?

En fait ce jour là, je me suis rendu compte que grâce à ce talent, je peux réaliser des exploits incroyables. J’ai compris qu’il n’y avait pas de limites , et comme Etoo lui même l’a dit , quand  » On veut on peut « . Grâce à cette rencontre, je ne pourrai plus ne pas croire en mes rêves, tout est possible.

Revenons au dessin. Qu’est –ce que tu utilises pour réaliser tes dessins ?

Le matériel est relativement facile à avoir. Du papier Canson, des crayons à papier de marque Giotto ou Faber Castel. Pour les dessins en couleurs c’est différent, j’utilise toute une panoplie de crayon, de peinture de pastel etc… j’essaie de tester toute sorte de matériels, j’apprends toujours ! C’est ça être autodidacte [ rires ]

Tu connais d’autres dessinateurs camerounais ?

L’art n’est pas très médiatisé au Cameroun donc c’est difficile de trouver d’autres dessinateurs mais lors des rencontres culturelles, j’ai fait la rencontre de plusieurs dessinateurs, malheureusement aucune dans la catégorie d’hyper-réalisme. Tous sont beaucoup plus dans la bande dessinée. J’ai un ami qui se rapproche un peu de ma catégorie mais lui dans l’art digital, il fait des merveilles ! Il s’appelle Benjih , son compte Instagram Benjih_S.

Quelles sont tes inspirations ?

Léonard de Vinci, Van Gogh, Michel-Ange, toutes ces icônes qui ont marqué le monde avec un matériel vraiment rudimentaire. Mais aussi deux personnes qui m’ont vraiment tout appris, et, qui ne sont pourtant pas du tout connues du grand public. Le premier est comme un grand frère pour moi il s’appelle Abass, et le second est une personne incroyablement forte nommé Giovanni ,vous pouvez voir ses dessins sur Instagram : @DGK972

Merci pour cet entretien Amir. Un dernier mot aux letchois…

Je n’ai qu’une seule chose à vous dire, c’est de croire en vous. On a tous du talent mais seul le travail paie. Et pour ça il faut croire en soi. Faites preuve de détermination et vous pourrez accomplir vos plus grands rêves ! Ce fût un plaisir !

Retrouvez les travaux d’Amir Yassine ici

Auteur : Mota__Savio

Mollah, moi je suis Africain hein ! Camerounais et fier de l’être. Team: Vert-Rouge-Jaune ô Bosso. Internet ma muse, je n’oublie pas pour autant le ndolè et les missolè de mes ancêtres. Bref, je suis un gars comme vous : Un gars « connecté ». Hein ! Mollah