A la découverte des différentes familles Bakoko du Cameroun

A la découverte des différentes familles Bakoko du Cameroun

Publié le 6 août 2019, par Charly ngon

La communauté Bakoko regroupe plusieurs familles qui sont installées dans trois régions du Cameroun, avec chacune une particularité. Malgré ces singularités, toutes ses familles savent qu’elles descendent d’un ancêtre commun du nom de Mpoo.

Bakoko

Source: Elog Mpoo 2013

Les Bakoko ou encore les Mpoo forment un ensemble de plusieurs familles qui ont chacune leurs us et coutumes qui se différencient des unes et des autres. Au niveau de la joute verbale, certaines familles ont conservé leur langue d’origine (Bakoko), tandis que d’autres par la force des migrations, se sont adaptées aux langues étrangères. C’est la raison pour laquelle on retrouve les expressions Bassa, Eton, Ewondo, Duala dans certaines familles Bakoko. D’après certaines sources officielles, les Bakoko sont localisés dans les régions du Centre, Sud et le Littoral, plus précisément dans six départements : la Sanaga Maritime, le Nkam, le Wouri, l’Océan, le Moungo et le Nyong Ekellé. Mais d’autres sources affirmeraient qu’il est possible de trouver les Bakoko au-delà des zones citées précédemment. Par exemple dans la partie septentrionale ou anglophone du Cameroun, dans les pays tels que le Tchad, le Sénégal ou encore le Burkina Faso. A l’état actuel , ils seraient donc au nombre de quatorze familles Bakoko répertoriées au Cameroun.

1-Adie

Ils sont situés dans la ville d’Edéa, ils sont considérés comme les premiers occupants de cette localité. Une partie des Adie se trouve aussi au Nord de la ville Kribi. Les Adie sont les descendants d’Adiè, fils de Likandè qui était lui aussi l’un des fils de Mpoo. Ils ont  gardé la langue de leurs ancêtres qui est le Bakoko.

2-Badjob

Les Badjob sont installés  dans les localités de Dibang, Ngog Mapubi, Bot Makak, Bipindi et Messondo. Ils sont les descendants de Njob qui avait pour parent Mbang, qui lui était le frère de Mpoo. En contact avec le peuple Bassa, les Badjob ont fini par perdre l’usage de leur langue au profit du  Bassa.

3-Bakoko du Moungo

Comme leur nom l’indique, c’est une famille Bakoko qui est installée dans l’arrondissement du Moungo. Elle est classée en deux grands groupes : les Ya Peke et les Ya Biang. Le premier groupe a pour ancêtre Peke qui était le fils de Mbang, qui était à son tour le frère de Mpoo. Le deuxième groupe quant à lui est constitué des descendants de Biangue, qui était le fils de Mpoo. Ces deux familles sont aussi installées à Dibombari, ils s’expriment en Bakoko.

4-Bakoko du Wouri

Ils sont connus sous l’appellation des Japoma, mais son expression originale c’est Yapomma. Notons que chez les Bakoko, certaines familles étaient identifiées par le préfixe « Ya » qui veut dire « ceux de », autrement dit, les Yapomma ( Japoma) sont les fils de Pomma. Ce dernier qui était le fils de Mpoo. Les Yapomma vivent du côté de Douala 3ème, au niveau de la zone de Yassa et de Japoma.

5-Biso’o

La famille Biso’o n’est pas allée loin après avoir quitté la grotte de Ngog Lituba, elle s’est arrêtée dans l’actuel arrondissement de Nyanon. Ce sont les enfants de Nso’o, fils de Mbang, qui était l’un des petits frères de Mpoo. Leur façon de parler n’est pas commune à celle de tous les Bakoko, dans leur dialecte on retrouve les expressions Bassa.

6-Mbang

Les Mbang sont installés dans le département du Nkam, plus précisément dans la localité de Nkondjock. Ce sont les descendants de Ndoun Koucha Mbang, qui était le neveu de Ngue N’nanga, qui lui était le grand père de Mpoo.

7-Dibom

Tout comme les Mbang, les Dibom sont aussi installés dans l’arrondissement de Nkondjock. Ils sont localisés dans la zone du Nord Makombé. Certaines sources pensent qu’ils seraient une parenté des Mbang au regard de leur langue qui se rapproche du Bakoko. Malgré les zones d’ombres qui entourent leurs origines, ils sont néanmoins inclus dans la famille Bakoko.

8-Ndog Bisoo

Les Ndog Bisoo sont les petits fils de Mpoo, le père d’Ang. Ils expriment en Bassa, et sont installés dans les localités de Bipindi, Edéa et Messondo.

9-Ya Bii

Les Ya Bii sont la progéniture de Likiga qui était l’un des fils de Mpoo. Ils vivent dans les arrondissements de Messondo, Edéa et Kribi, et ils utilisent le Bsasa comme leur mode d’expression.

10-Ya Kalak

Les Ya Kalak s’expriment en Bakoko. On les retrouve à Dizangué et à Mouanko. Ils descendent de Mpam aka kalke qui était l’un des enfants de Mpoo.

11-Ya Suku

Les Ya Suku sont les descendants de Ngangoé, petit-fils de Linyima et arrière petit-fils de Mpoo. Ils vivent dans la localité d’Edéa. Ils expriment en Bakoko.

12-Ya Wanda

Les Ya Wanda partagent la même aire géographique avec leur cousin les Ya Suku.  Ils sont les descendants d’Ekoum le fils de Mpangue.

13-Ya Mbong

Les Ya Mbong ont tout en commun avec les Ndog Bisoo. Ils parlent non seulement la même langue qui est le Bassa, et ce sont des cousins. Ils sont les descendants de Mbong, fils de Ang , fils de Mpoo.

14-Ndonga

 Les Ndonga ont pendant longtemps été liés au Longasse. Cette perception était due au fait qu’ils partageaient certains points communs, de part leur proximité et leur mode d’expression. Ils s’expriment en Bassa et sont installés dans l’arrondissement de Dizangué. Les Ndonga sont les descendants de Mbambo qui était le fils Mpam et petit-fils de Mpoo.

L’un des rares moments où l’on peut retrouver toutes ses familles réunies, c’est lors de la célébration du festival Mpoo. Il est organisé tous les ans dans la ville d’Edéa entre le 7 et le 20 décembre. En effet le Mpoo est une plateforme culturelle de réflexions, d’échanges et de consolidation des liens entre les différentes familles Elog-Mpoo et les autres communautés voisines. Durant le festival, de nombreux activités sont mises au devant de la scène pour faire découvrir aux festivaliers la diversité du patrimoine culturel des descendants de Mpoo.

Source: Les sentiers initiatiques: exemple des «chambres» mpoo-bassa du Cameroun de Richard Mbep.




 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Auteur : Charly ngon

Molah ne te fie pas à mon name, je ne suis pas un mbenguiste, je suis du bled comme toi. Les hauts et les bas sont notre quotidien, donc ne fia pas c'est entre nous quoi ... comme au letch