10 phrases préférées des journalistes camerounais

10 phrases préférées des journalistes camerounais

Publié le 23 avril 2018, par Nyemson

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La langue est aux journalistes ce que l’arachide est dans le ndolè. Plus tu maîtrises le dosage, mieux c’est. Mais au Cameroun, on dirait que les journalistes (surtout ceux de la TV) souffrent d’un seul vocabulaire. Aux journaux télévisés, plus rien n’est surprenant. Les mêmes expressions reviennent en fonction du sujet abordé. On connait déjà les phrases qui seront prononcées. Mesdames et Messieurs les journalistes, bienvenue dans cette spéciale édition des 10 phrases préférées des journalistes camerounais.


Capture d’Écran Youtube / Cedrick Noufele

1. « …Une enquête a été ouverte ». C’est la chute fétiche de tous les journalistes camerounais. Une fois qu’on parle d’un fait divers qui a mal tourné et qui nécessite l’intervention des mbérés hein, la phrase-là ne manque jamais. Mais tellement jamais qu’au Cameroun, tout le monde est las de l’entendre. Pourquoi ? Parce que ces enquêtes ne se ferment jamais. Massah si on pouvait comptabiliser le nombre d’enquêtes en cours hein…

2. « … Nous nous excusons pour ces soucis d’ordres techniques». Voici alors le laissez-passer de certains journalistes ici dehors. Oui oui, ceux de la TV même. On t’annonce une info, on t’en sert une autre. Mais pas le genre où les gars coupent sa diffusion hein. Nooo’o on te laisse bien look ça jusqu’à la fin. After, ils te sortent des excuses de ce style. Mollah c’est quoi le projet? Arrête la vidéo dans ce cas.

3. « …Nous y reviendrons au cours de nos prochaines éditions ». Entre nous les lecthois, est-ce que quelqu’un(e) a déjà vérifié s’ils tiennent vraiment parole ? Non ils ne reviennent rarement sur ces informations. Rien de grave donc mais le way le plus inquiétant c’est que personne ne revendique hein. N’est ce pas on paye la redevance audiovisuelle ? Pour eux quoi dedans ?



4. « Comment comprendre que… ». C’est devenu le refrain de tous les journalistes. Pourtant avant on avait des questions « M. le Maire qu’est-ce qui n’a pas marché ? » ou « Comment expliquez-vous ce laxisme machin chose ». Now comment comprendre à envahit et les JT et les plateaux. Pour infos hein, les universitaires appellent ça questions de recherche. Donc pardon ! Si ce n’est pas des études académiques que vous venez faire à l’antenne, vous allez vous calmer et reformuler autrement.

5. « Les autorités en visite technique ce matin… » Le Cameroun serait l’un des plus grands pays où s’effectuent constamment des visites techniques. Une phrase que tu falla net dans la rubrique société, alors qu’on parle de chantiers. Du coup on filme toujours les gars avec les casques de sécurité sur la tête. Après, quand on interviewe l’autorité venue pour l’inspection, tu nyè toujours derrière elle, les gens qui… qui… Nous-mêmes on ne sait pas qui ils sont, ni ce qu’ils font dans son dos.

6. « Les habitants aux abois, lancent un appel au gouvernement… » Hum ! Mollah au letch nous ne sommes pas des spécialistes de la langue française hein, mais… quand on yâ le genre de phrase ci une fois, deux fois, six fois etc. C’est quoi le but ? Parce que mine de rien, on ne dirait pas que les journalistes se rendent compte, qu’ils nous font passer pour des mendiants hein. Dans notre propre pays ? Bon, c’est peut-être vrai que nous le sommes mais easy, le monde nous regarde même si nous ne savons plus à quel saint se vouer.



7. « De sources sures… ». I say hein, qui jouent à cache-cache ici ? Bon d’accord c’est vrai que chez les journalistes, une de leur règle déontologique leur permet de protéger leurs sources. Cela dit, vous pensez que ça rassure qui ici au pays ? Mais dans les kongossa du kwat, quelqu’un te sort ce genre de réplique, Mollah personne ne va te prendre au sérieux. After les mêmes journalistes vont se vexent qu’on ne les respecte pas. Même si en Mbeng c’est la même chose, on s’en fout. Les camerounais veulent les preuves pas les paroles d’évangile.

8. « Quel message adresseriez-vous à la jeunesse camerounaise… ». C’est l’une des phrases qui revient en vrai. Pour peu que quelqu’un briss au Cameroun, on ne look même pas comment il a do, aucune enquête sûre, mais il faut qu’il/elle donne des conseils à la jeunesse. En d’autres termes, les jeunes du Mboa sont tellement tinto, qu’ils ne sont que des bons à conseiller. Les gars affichent ‘le fer de lance’ de Pa’a Paul comme étant dans le ndem, jusqu’à ils sont contents de leur question.



9. « Eto’o, Choupo Moting, Aboubakar, Eto’o…. inside the gooooallll!! ». Noooon Massah ! Les journalistes sportifs nous ont fait ça dure pendant plus de 10ans. Des commentaires où on passe le temps à citer les noms des joueurs et dire chaque action qu’ils font, comme si les téléspectateurs sont aveugles ? Massah, nous aussi on a le câble au letch hein. Non, la faute ne revient pas à  Fon Echekiye mais à tous ceux qui au fil des années ont perpétué le style comme si c’était une tradition. Heureusement que les choses changent déjà petit à petit, parce qu’avec la CAN qui came là en 2019, faut pas nous show la honte hein.

10. «En attendant les prochaines échéances,…». Si quelqu’un n’a jamais entendu cette phrase dans un JT au Cameroun, onong c’est qu’il est juste sourd. C’est la phrase fétiche, passe-partout. Communément utilisée en politique (périodes électorales), en sports (élection éternelle d’un président à la FECAFOOT et ou du Comité de normalisation), mais aussi dans les faits de société (construction des routes, attente du budget, etc.). Ça passe souvent alors inaperçu, mais il n’y a rien qui résume aussi bien la situation des camerounais depuis longtemps, en attente des grandes réalisations.



Auteur : Nyemson

Mbom! Le Social media c'est ma famille. Multidimensionnel, ton voisin le plus proche au letch c'est moi. You do your ways, i share it for all le moto, #aucalm.