Tradition & légende : les origines de la fête du coq chez les Toupouri

Tradition & légende : les origines de la fête du coq chez les Toupouri

Publié le 6 avril 2017, par Charly ngon

toupouri

La fête du coq, comme la plupart des festivals culturels organisés au Cameroun, est l’un des événements les plus importants pour le peuple Toupouri. Depuis des générations, les fils et les filles originaires de cette tribu, se rassemblent pour valoriser leur culture. A chaque manifestation, on compte de nombreux adeptes et visiteurs. Mais quelle est l’origine de cette fête ? Étonnant non, le coq à sa part de fête aussi massa, Noel ne suffisait pas. Aujourd’hui sur Auletch, nous vous emmenons découvrir les origines de cette fête, devenue une tradition pour le peuple Toupouri.

 

Le peuple Toupouri est d’originaire des départements du Mayo Danay et du Mayo Kani dans la province de l’Extrême-Nord. Avec des ramifications jusqu’au Tchad. Ce sont de véritables guerriers, et en plus de cela de grands cultivateurs reconnus dans toute la zone du nord.

Depuis près de 15 générations, la fête traditionnelle “Feo Kague” (Fête du coq) est célébrée par les Toupouri. Initiée par Wandoré, le chef spirituel qui est considéré comme le symbole, l’incarnation et le garant de la tradition Toupouri. C’est le seul peuple laïc qui vit dans une zone très islamisée.

La célébration de la fête du coq couronne la fin d’année et le début de la nouvelle année  dans le calendrier Toupouri. A l’origine, le coq est choisi comme totem par Wandoré, le chef spirituel pour invoquer les esprits : Mo’ope et So’oba. Lesquels représentent respectivement les esprits des ancêtres et des dieux.

Pourquoi avoir choisi le coq ? Man no know, mais comme il est devin, paraît-il qu’il aurait suivi les directives des esprits dit-on. Il utilise le coq pour que ce dernier intercède auprès des esprits, afin que  ceux-ci interviennent dans la protection de toutes les familles. Mais aussi pour que la pluie soit plus abondante, le sol plus fertile ; afin que les récoltes soient meilleures. Grand guerrier de son état, lorsque ce dernier allait ou envoyait ses troupes au front, il se soumettait toujours au rituel sacré d’immolation d’un coq pour assurer leur protection.

Le rituel consiste à égorger un coq et le faire tourner deux fois autour du foyer aménagé pour la circonstance avant de le lâcher. Le côté sur lequel se couche le coq après s’être débattu est très important. Sur la gauche, il annonce un malheur, sur la droite, il marque un évènement heureux. Réalisé avec succès, ce geste s’accompagne toujours des différentes incantations et d’un message de paix, de dialogue, de réconciliation, et de bonheur. C’est pourquoi chaque  génération perpétue cette tradition laissée en héritage par les générations précédentes. Et chaque année,  elle est reprise lors du grand rassemblement du peuple Toupouri : la fête du coq. Chaque chef de famille est tenu à y participer avec tous les siens.

Avant le jour prévu pour la fête, Wandoré, le chef spirituel, ou son représentant, passe 30 jours dans sa chambre pour éviter de voir ni le soleil, ni la lune. De nos jours cette responsabilité revient à l’un de ses descendants. Pendant cette période tout le peuple Toupouri observe le carême. C’est aussi un moment de prise de conscience et de changement de comportement vis-à-vis de son prochain : pour les paters qui aiment tester leur technique de combat sur les maters et les muna, ceux qui aiment toujours dire ta maman aux gens même pour rien, pour ceux pour qui le vol est une seconde nature et enfin ceux qui yamo hanbock les gars après avoir bu une chez Ignace.

Le non- respect de ses consignes, est conditionné par une amende à payer, celle-ci est représentée par un mouton qu’on donne  au chef. Au milieu d’une grande cour, des hommes pour la plupart habillés en tenue traditionnelle et d’autres torse-nu, jouent du tam-tam. Au rythme du Gourna et du waiwa, l’un étant un long poème de chants pour dénoncer les maux de la communauté et l’autre une danse spéciale qui est pratiquée après les récoltes, les danseurs démontrent au public leur maitrise de la prestation scénique.

Pendant que le corps s’agite au rythme des chansons, il est aussi arrosé par la consommation du billi-billi (vin de mil) sans lequel la fête perd toute sa signification. Ce jour de fête, représente aussi la fin de l’initiation pour certains jeunes. Avant la fête proprement dite, les jeunes en âge de garder un pâturage, sont emmenés en dehors du village, pour contrôler les bêtes, si leur retour se passe très bien, ils sont considérés comme majeur. Mais aujourd’hui, celle-ci est remplacée par les luttes traditionnelles ou la maitrise de la danse waiwa. Après le grand rassemblement, les familles peuvent aller continuer les festivités chez elles. Tout en se donnant rendez-vous pour l’année prochaine…

Chers letchois, l’article vous a plu ou pas, alors n’hésitez pas à nous donner vos avis sur un point qu’on aurait oublié, tout en vous donnant rendez-vous dans nos autres publications, tchao.

Source : http://kmercult.unblog.fr/2008/12/16/la-fete-du-coqchez-les-toupouri/

Auteur : Charly ngon

Molah ne te fie pas à mon name, je ne suis pas un mbenguiste, je suis du bled comme toi. Les hauts et les bas sont notre quotidien, donc ne fia pas c'est entre nous quoi ... comme au letch