Les galères des mbenguistes avec la préfecture - Auletch

Les galères des mbenguistes avec la préfecture

Publié le 6 août 2014, par dartnaud

prefecture

Eeeeh Dieu, la préfecture ! Il n y a que les gars de Mbeng qui peuvent bien comprendre de quoi je veux speak rien qu’en disant la préfecture. Mais il faut qu’on explique ça aux munas du pays.

La préfecture … Juste pour vous situer, c’est l’endroit où l’on part falla les kaolos. C’est là-bas qu’on renouvelle les titres de séjour, qu’on ask les nationalités … bref, c’est une maison bien connue des immigrés qui sont en situation régulière ou pour ceux qui veulent le devenir.

Décrit comme ça, vous ne pouvez pas percevoir le poids de ce lieu dans la tête d’un djo en Mbeng. C’est le seul endroit où tu vas et tu trouves toujours une longue queue. Je vous speak des vrais préfectures hein, pas vos ways de province où tu arrives à 10 H, à 10 H 20 tu as ton titre de séjour et à 11 H 00 tu prends un café avec le préfet sur le seul bistrot du village. Nohoo, je vous speak des préfectures de Paris, Lyon, Marseille … des grandes villes quoi !

Si un mbenguiste vous dit qu’il aime la préfecture hein … c’est qu’il ment ; où alors il work là-bas. Chaque année, au moment de renouveler son titre de séjour pour éviter d’être rapatrié, il faut monter un dossier béton pour justifier de sa présence sur le territoire. Waaa Dieu, quelle tristesse morale ! Tu arrives sur place, tu look les têtes, tu ne vois que des Noirs, des Arabes, quelques Asiatiques ou indiens. Le Blanc que tu vois là-bas est venu accompagné sa djomba. Non mais sérieux, à chaque fois qu’on s’y rend, on a l’impression d’être entrain de supplier pour avoir quelque chose, comme une sensation d’absence de liberté. Tu lèves la tête et tu regardes autour de toi, tous les visages semblent exprimer la même inquiétude : « J’espère que les gens-ci ne vont pas compliquer mon dossier et qu’ils vont permettre que je respire encore un an de plus » … Eeeh Dieu! Comme on disait souvent au pays : la prison, ce n’est pas seulement à Nkondengui.

Et c’est chacun qui vient avec son problème là-bas: ooh ba séjour étudiant (les gars qui étudient, l’école ne finit jamais là), ooh ba séjour refugié oooh (c’est toujours Boko Haram là comme ça ?), ooh ba « vie privé vie familiale” ooh, ooh ba naturalisation ooh (le jour là, si on te ask de chanter l’hymne du Cameroun, tu vas dire que tu ne connais plus), ooh ba travailleur indépendant (même les plongeurs sont dedans). Anyway, ça come out de tous les côtés ; rien ne peut nous pash pour justifier notre présence sur le territoire.

On speak comme ça en riant, mais la préfecture donne le palu à certaines personnes ici. Quand ton dossier n’est pas solide et qu’on te renvoie à la maison attendre la décision du préfet , tu peux devenir fou ! Ton réflexe chaque matin, c’est vérifier la boîte à lettres. Si le courrier fait trois mois avant d’arriver, c’est trois mois de stress !
Non mais sérieux, la préfecture c’est une torture morale. Tu es libre mais tu ne l’es pas en fait ! Ton avenir dépend d’un petit bout de papier, que tu dois même payer en plus. Et oui, non seulement ton cerveau est atteint mais tu dois encore come out les do’os de ta poche. Eeeh Dieu, aide tes enfants !

Auteur : dartnaud

L'Afrique mon essence, le Cameroun ma muse ... J'aime la tchop (le kouakoukou et le riz), les mots(la poésie), la musique (Bikutsi, Hip-Hop). Blagueur et toujours en mode sourire. Si tu veux me "vexe", touche mes dos !