Ces transports qu’on appelle « taxis » au Cameroun, un abus ?

Ces transports qu’on appelle « taxis » au Cameroun, un abus ?

Publié le 30 mai 2017, par Nyemson

Sans vouloir se montrer expert dans le domaine des transports et encore moins des académiciens de la langue des watts, il se trouve que l’usage du mot « taxi » soit mal employé au Cameroun. Le véhicule moteur à quatre roues, de couleur jaune qui sillonne nos villes, transportant les letchois moyennant une somme, serait tout… sauf un taxi. On vous l’explique.

Taxis. ©. Ngola Village

Taxis. ©. Ngola Village

Le transport au letch, n’est pas la chose la plus easy. Pour quitter d’un kwatt à un autre, il est impératif d’emprunter un moyen de transport qui convienne avec ses dos. Alors, en fonction de ce que les gars ont, soit ils dangwa, ou ils take le bendsikine, soit ils take le taxi. Cette dernière option, est probablement moins coûteuse que la moto, en termes du prix du transport – oui ! Si vous ne le saviez pas, ce sont les minibobos qui take le bendsikine – le taxi a cependant toujours gardé son côté mongshung. C’est pourquoi tu peux voir la tête d’un Teinto, qui mimba quand tu es sur la moto. « N’est-ce  pas tu as le taxi ?» lance alors un bendsikineur qui vexe d’avoir été serré par le taximan.

Or, quand tu as fait Paris passant par la porte des étoiles et que tu back au letch, man ! c’est là que tu fais la différence et ask si ce sont vraiment des taxis ou des clandos ? En effet, il se trouve qu’il aurait comme une confusion, abus de langage, mésinterprétation… Heuch ! Les mots ci nor ! Bref, c’est comme si les gars ne know pas ce qu’on appelle un taxi, en vrai. Pour comprendre hein mbom, passons par une comparaison.

Il parait que dans le dictionnaire des gens de là-bas, le taxi fait référence à « une voiture automobile, munie d’un taximètre ». Le taximètre étant, une sorte de « compteur placé sur le véhicule pour mesurer la distance parcourue ». Ainsi le client paye en fonction du kilométrage. Et puis, quand tu rentres dans le véhicule, il n’y a pas de bachement. Mon frère tu es seul à l’arrière comme un boss. D’ailleurs, il y a même la possibilité de commander le taxi pour qu’il te prenne où tu veux. Puis une fois entré, tu as les ways comme ceinture de sécurité, blocage automatique des portières pour mesures de sécurité, climatisation offerte et  discrétion du chauffeur. En vrai, le genre de way qui fait que, tu es content quand tu es dedans.

Mais revenons maintenant Au Letch et regardons ce qu’on appelle taxi. Déjà pour en prendre un, ce sont les problèmes : tu dois te mettre en rang à Yaoundé, où aller toi-même vers eux à Douala parce que les gars stationnent comme des bus. Je demande hein, c’est toujours le taxi ou le clando ? D’ailleurs, une fois entré – quand tu as la chance que le taximan ne te lave pas pour avoir ‘pièce dans deux milles’ – tu trouves même déjà qu’il y a les gars dedans. Dans la chaleur là alors tu veux même baisser les pare-brises, tu wandas que tu dois ask la manivelle au chauffeur qui l’a enlevée exprès. Les days de saisons pluvieuses alors hein, mieux tu calcules les sièges des mounas à l’arrière. On ne parle même plus, du niveau de discrétion. Dès que tu as un appel depuis ton phone, tu as trois options : soit tu prends l’appel et le chauffeur poli, baisse le volume de la zik ou la radio qui allume tes tympans, soit tu take toujours l’appel et tu te démerdes aux côtés des passagers qui parlent fort, ou fais mieux, ne réponds pas.

Après tout ça on les call taxi. Le tarif allant de 100F à 500 Frs, parfois en dépit des recommandations tarifaires du ministère des transports. Tu vas faire quoi, c’est ton taxi ? Sors vas- revendiquer ! Attention, il faut noter qu’il y a quand même du bon, dans tout ça. Par exemple après une journée stressante, tu peux taper tes divers avec les gens que tu ne know pas, tu peux même insulter les bendsikineurs quand tu ne prends pas la moto le day là ; ou tu peux aussi dormir quand il y a embouteillage et faire plus d’économie en négociant le tarif… C’est entre nous nor.

Puis, pour l’heure, il y a quand même certains taxis au letch qui respectent une certaine vision de confort hein, de sécurité, le tout en Une place et encore le chauffeur lui-même en costard cravate… pas le beupbeup ! Mais on parle là d’une unité seulement hein… pas beaucoup. Enfin, il faut aussi comprendre qu’avec la surpopulation dans les villes et le faible nombre relatif des routes, on n’est pas prêt à faire prospérer ce genre de taxis, donc on se contente des taxis-brousse, que nous on call fièrement : les « takos ».

Légende :

Watts : blancs

Ease: facile

Kwatt: quartier

Dangwa: marche

minibobos: petit mantis

take : prendre

mimba : s’enorgueillir

ask : demande

mbom: gars

ways: choses

wandas : étonner

mounas : petit

zik : musique

call : appel

beupbeup : bruit/feux de paille

day : jour

Auteur : Nyemson

Mbom! Le Social media c'est ma famille. Multidimensionnel, ton voisin le plus proche au letch c'est moi. You do your ways, i share it for all le moto, #aucalm.