#ConnaitTonPays : Ahmadou Ahidjo, l’artisan de la réunification du Cameroun

#ConnaitTonPays : Ahmadou Ahidjo, l’artisan de la réunification du Cameroun

Publié le 20 mai 2017, par Charly ngon

En mai 1960, Ahmadou Ahidjo devient le premier président de la république du Cameroun. Ambitieux et pragmatique, il se lance dans un projet qui lui est cher : celui de la réunification du Cameroun. Le processus n’est pas facile il le sait, puisque la partie anglophone posent des préalables que la partie francophone doit tenir en compte pour leur intégration. Mais en fin stratège lors de la conférence de Foumban, il va frapper un coup de maître qui va sceller à tout jamais l’histoire du Cameroun. Comment ? lisez ici.

Ahmadou Ahidjo

Ahmadou Ahidjo

Pour accélérer le processus de réunification du Cameroun, Ahmadou Ahidjo s’entoure d’une équipe de choc. Il recrute des ministres dynamiques, compétents et zélés pour l’aider dans son projet. Rusé comme il est, il réussit tout de même à phagocyter les hommes influents qui peuvent ralentir son projet. Très engagé, il reste tout de même lucide sur ce qu’il fait et lance son projet par étape.

Pour Ahidjo le multipartisme, ne favorise pas l’unité du peuple. Conscient de l’influence que certaines formations politiques ont déjà sur les populations. Il va en négociation avec les hommes politiques influents du moment. Pour cela, il les invite à  rejoindre sa formation politique dans le but de former un grand parti national. La magie opère, le parti progressiste de Charles Assalé est absorbé au début de 1961 et 18 autres députés de la région de l’Ouest Cameroun rejoignent le mouvement d’Ahidjo. Au même instant, la rébellion des communistes est matée avec le concours de l’armée française. Beaucoup de ces leaders vont aller en exil, d’autres vont être emprisonnés et d’autres vont être exécutés. Avec ce pouvoir politique entre les mains, Ahidjo voit déjà son rêve se réaliser. Mais le problème anglophone le tient vraiment cœur et il s’attèle pour en finir une fois pour toute.

Le « oui » vient de l’emporter lors du referendum autorisant le Southern Cameroon à rejoindre le Cameroun occidental. Ahidjo sait qu’il a une carte à jouer, dans le processus de négociation avec la partie anglophone. Alors du 17 au 21 Juillet 1961, il organise ce qui reste au regard des observateurs une conférence de dupe. Pourquoi ? Pour la délégation anglophone, la rencontre de Foumban a pour but de faire des amendements qu’ils comptent soumettre à la partie francophone, pour leur intégration. Mais au lieu de négocier les termes de leur cohabitation, ils vont être surpris de voir sur la table un projet de constitution d’une république fédérale. En gentlemen, la délégation du Southern Cameroon, prend toutefois connaissance du projet. Sur les amendements souhaités, certains ne vont pas être pris en compte comme : la double nationalité, le transfert du siège du gouvernement fédéral à Douala, le mandat présidentiel réduit à deux ans. A la fin de la conférence, la délégation anglophone repart de Foumban avec une impression de trahison. Pour certains observateurs, le projet de constitution d’une république fédérale déposé lors de la conférence  de Foumban, existe depuis bien longtemps. Il aurait été conçu à partir de la France avec le concours des jeunes juristes.  Mais ce que l’on retient, c’est que la conférence n’était qu’une formalité. Après ce coup de force magistrale, Ahidjo ne veut plus à nouveau tomber dans les travers des manifestations. Le 11 juin 1966, il réunit les leaders de certains partis anglophones, et ceux-ci acceptent d’entrer, avec l’UC, dans ce qu’on appellera, pour la forme, un nouveau parti : l’Union camerounaise.

Les choses paraissent verrouillées, Ahidjo est maintenant le seul commandant du bateau. Le 6 mai 1972, il dépose un projet de révision constitutionnelle établissant une république unitaire et présidentielle. Il ne laisse pas aux anglophones, le temps de se concerter : le 20 mai a lieu le referendum, et le Cameroun devient un État unitaire.

En rappel, Ahmadou Ahidjo est né le 24 août 1924 à Garoua. Issu d’une famille peuhle, il est élevé à la religion musulmane. Il est reçu au C.E.P.E. en 1939. Diplômé de l’Ecole Primaire Supérieure de Yaoundé en 1942, il est intégré comme fonctionnaire télégraphiste au cours de la même année, puis opérateur de P.T.T. En 1943, il est élu membre de l’Assemblée Territoriale du Cameroun (ATCAM). En 1952, il devient Conseiller de l’Assemblée de l’Union française, et Vice-Président de celle-ci en 1956. Vice-Premier Ministre chargé de l’Intérieur après l’octroi de l’autonomie interne au Cameroun (février 1957), puis Ministre de l’Intérieur (17 mai 1957). Quand il devient président, il est alors âgé de 36 ans.

Auteur : Charly ngon

Molah ne te fie pas à mon name, je ne suis pas un mbenguiste, je suis du bled comme toi. Les hauts et les bas sont notre quotidien, donc ne fia pas c'est entre nous quoi ... comme au letch